L’intellect possède la lumière, c’est-à-dire qu’il voit, et ainsi il peut observer, se renseigner, avertir… Tandis que le cœur, lui, possède la chaleur, et avec cette chaleur il donne l’élan, il a toutes les possibilités pour mettre les choses en mouvement, les faire avancer, les déplacer. L’image du bateau vous donnera une idée de ces différentes fonctions du cœur et de l’intellect. En haut, sur le pont, il y a un capitaine ; c’est lui qui voit, qui indique la direction, qui donne des ordres. En bas se trouvent les machinistes qui s’occupent de faire avancer le bateau ; ils ne voient rien, mais ce sont eux qui s’occupent de la propulsion, ce n’est pas le capitaine ; et s’ils ne veulent pas obéir, le bateau n’avance pas. Pour que le bateau avance en sécurité et sur la bonne route, il faut que tous s’unissent : le capitaine et les machinistes. Tels sont également la nature et le rôle de l’intellect et du cœur. L’intellect est supérieur pour la vision, tandis que le cœur est supérieur pour l’impulsion.
Habituez-vous à vous lever tôt pour assister au lever du soleil, car c’est là, le matin, à son lever, que le soleil vous apparaîtra dans toute sa splendeur, dans toute sa signification. Vous apprendrez à entrer en contact avec lui, avec son esprit, à absorber ses rayons qui sont les germes de la vie. C’est en allant au lever du soleil que vous gagnerez la vie éternelle, en captant et en accumulant en vous ces germes vivants qui sont en suspension dans l’atmosphère. Sans doute pouvez-vous trouver aussi ces particules lumineuses en priant, en méditant, en chantant, en respirant et en mangeant avec amour. Mais vous ne les trouverez jamais aussi abondantes et aussi pures qu’à la source, dans le soleil.
Avant d’agir, prenez l’habitude de vous élever par la pensée jusqu’à un sommet d’où vous pourrez apercevoir clairement la situation. Et même si vous n’avez rien de spécial à faire, dès que se présentent quelques secondes de libres, entrez en vous-même et imaginez que vous montez jusqu’à ce sommet. Quand vous aurez ensuite à agir, à prendre des décisions, le terrain sera dégagé et vous agirez correctement. C’est parce qu’ils négligent cette pratique qu’on voit les gens tellement désorientés et malheureux. Ils agissent toujours sur des impulsions irréfléchies, et évidemment ils se cassent la tête. Sentant qu’ils se sont trompés, ils prennent une autre direction ; mais comme, une fois de plus, ils n’ont pas réfléchi, là encore ils se cassent la tête. Eh oui, la tête des humains est couverte de bleus, de bosses, de creux, symboliquement parlant. Alors, il est temps qu’ils prennent au sérieux les conseils des sages qui leur disent : « Entre en toi-même, médite », car c’est ainsi qu’ils finiront par se hisser jusqu’à ce sommet spirituel d’où l’on peut saisir les multiples aspects de la réalité afin de pouvoir mieux travailler et se manifester.
Dans tous les domaines, politique, social, scientifique, économique, religieux, moral, on entend les gens parler de responsabilité. Mais combien d’entre eux sont capables d’envisager cette question avec la même largeur de vue qu’un Initié ? La plupart du temps, ils ressentent leur responsabilité comme un fardeau terrible, une source de troubles et d’ennuis. Alors, au lieu d’en être renforcés, illuminés, ils sont alourdis, écrasés. Un véritable Initié, qui cherche sans arrêt comment se manifester et agir afin d’entraîner son entourage dans une direction divine, trouve au contraire dans ses responsabilités des possibilités d’évolution jusqu’à l’infini. Cela ne veut pas dire qu’il ne sente aucun poids… mais il se dit : « Grâce à cette charge, je vais développer la vigilance, je vais élargir ma conscience », et c’est ainsi qu’il avance, grandit, s’enrichit.
Un jour, les disciples de Nastradine Hodja demandèrent à leur Maître : « Nastradine Hodja, quand le monde finira-t-il ? – C’est très simple, répondit Nastradine Hodja, quand je mourrai. » Il avait raison : lorsqu’un homme meurt, le monde entier disparaît avec lui, et s’il est vivant, le monde aussi est vivant. II y a là de quoi réfléchir !…. Oui, il dépend de vous, de votre conscience, que le monde soit vivant ou mort, spirituel ou matériel, subtil ou grossier, beau ou laid. Vous direz : « Mais on sait cela ! » Eh bien, si vous le savez, pourquoi n’arrivez-vous pas à le réaliser ? Vous connaissez tout, et vous ne faites rien. Faites quelque chose, décidez-vous à changer vos lunettes intérieures afin que le monde et les êtres deviennent pour vous véritablement vivants.
Moïse avait imposé à son peuple des lois implacables : œil pour œil, dent pour dent. La moindre faute devait être punie, il n’était jamais question d’indulgence ou de pardon. Mais c’était normal, l’humanité en était à un degré d’évolution où elle avait besoin de règles strictes et devait commencer par apprendre la justice. À cette époque-là, la justice était déjà un grand progrès. Mais cette situation ne pouvait durer éternellement. Dieu est clément et miséricordieux, et il fallait que les humains deviennent comme Lui, cléments et miséricordieux. C’est pourquoi Jésus est venu enseigner le pardon. Étudiez la façon dont il a agi avec la femme adultère que les Pharisiens voulaient lapider : par son attitude Jésus transgressait la loi de justice, mais en transgressant cette loi de justice, il instituait la loi d’amour.
Quelques personnes se réunissent pour décider d’un projet : si ces personnes sont capables de faire preuve de compréhension et d’amour les unes vis-à-vis des autres, ce sera facile. Mais si elles viennent sans amour, elles vont seulement critiquer ou contredire, s’opposer, et elles ne trouveront jamais de solution. C’est souvent ce qui se passe dans les assemblées, les réunions, parce qu’il n’y a pas d’amour. Lorsqu’on vient vraiment inspiré par l’amour, il suffit parfois de cinq minutes pour résoudre des problèmes qui, sans cela, resteraient insolubles pendant des années. Si vous n’arrivez pas à résoudre les problèmes, il ne faut pas être tellement fier, il faut réfléchir à ce qui vous en empêche : n’est-ce pas le manque d’amour ? Mettez un peu plus d’amour et les problèmes seront résolus, vous partirez tout heureux, étonné même que ç’ait été si simple.
La profondeur est liée au sentiment, la hauteur à la pensée et la largeur à l’activité. Il ne faudrait donc pas parler de pensées profondes, mais de pensées élevées, ni de sentiments élevés mais profonds. Quant à l’activité, elle doit être large, vaste. Au cours de sa croissance, l’arbre se développe successivement dans ces trois dimensions. Tout d’abord, le germe donne naissance à la racine qui s’enfonce dans le sol. Plus la racine est longue et s’enfonce profondément, plus l’arbre pourra s’élever et s’élargir. Ensuite pousse le tronc qui s’élève vers les hauteurs. Une fois la profondeur des racines et la hauteur du tronc assurées, l’arbre peut s’élargir par ses branchages. L’homme doit grandir et croître à la manière de l’arbre. Ce n’est qu’après avoir approfondi ses sentiments qu’il peut élever sa pensée, et lorsque sa pensée se sera élevée, il pourra élargir son activité.
La Nouvelle Jérusalem est un symbole de l’homme nouveau dont les qualités et les vertus sont représentées par l’or, les perles, les pierres précieuses. Chacun d’entre nous doit devenir la Nouvelle Jérusalem. Depuis deux mille ans, de nombreuses sociétés occultes ont prétendu être la Nouvelle Jérusalem. Mais comment peut-on se prendre pour la Nouvelle Jérusalem quand on reste dans l’incompréhension et les vieilles formes, quand on ne possède pas les clés qui ouvrent le livre de la vie ? Seul est une Nouvelle Jérusalem celui qui possède les clés permettant d’ouvrir les sept sceaux, c’est-à-dire qui comprend en profondeur les Écritures. Être la Nouvelle Jérusalem, ce n’est pas balbutier quelques bribes de la Science initiatique et, à côté, se montrer toujours le même : craintif, chétif, incertain, faible et méchant. Nous tous, nous pouvons être la Nouvelle Jérusalem, à condition d’avoir cette lumière qui non seulement nous donne la connaissance mais nous montre comment la manifester dans notre vie.
Il est écrit : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. » Toute la philosophie est contenue dans ces deux seuls mots : le ciel et la terre. Qu’est-ce que le ciel ? C’est l’esprit, la lumière, les vertus. Et la terre, c’est le monde matériel, le corps physique. Moïse, qui était un grand Initié, a d’abord mentionné le ciel, puis la terre. Tandis que les humains ont plutôt tendance à mettre la terre à la première place. Et certains même vont encore plus loin : ils font comme si seule la terre avait été créée, et on ne sait même pas par qui ! Alors, voilà pourquoi rien ne va plus dans le monde : parce qu’on donne la priorité à la terre. Et ce déséquilibre se répercute aussi dans l’être humain. Il faut savoir que l’origine de tous les déséquilibres est la méconnaissance de la place que le Créateur a donnée à l’esprit et à la matière. Bien sûr, il ne faut pas négliger la matière, le corps physique, mais il est encore plus préjudiciable pour l’homme de ne pas avoir compris une fois pour toutes qu’à la première place il y a toujours l’esprit.
Tant que vous n’aurez pas appris à vous dominer, vos cellules ne vous obéiront pas. Pour qu’elles se soumettent à vos ordres, il faut qu’elles sentent en vous un chef. Il a été souvent mentionné que, dans les forêts de l’Inde, des yogis peuvent méditer des heures sans que les fauves viennent leur faire du mal. Oui, parce que les animaux sentent que ces yogis sont des êtres qui se maîtrisent, et ils les respectent. Dans toutes les créatures est inscrit un sens de la hiérarchie. Même les fauves sentent votre degré d’évolution. Alors, à plus forte raison vos cellules qui sont comme de petits animaux intelligents.
Vous ne trouverez le sens de la vie qu’en vous mettant au service du plus haut idéal, car derrière cet idéal il y a des milliards de créatures lumineuses qui travaillent. Quand ces créatures verront que vous participez avec elles à la construction d’un monde nouveau, elles vous combleront de tous les bienfaits et vous sentirez alors quelque chose en vous qui éclate, qui déborde… Même si vous ne demandez rien, même si vous n’attendez rien, vous sentirez que vous avez tout reçu.
Au lieu de perdre son temps à se poser des questions inutiles : « Mon Maître est-il la réincarnation de Jésus, de saint Jean, de Bouddha ? Est-il Melkhitsédek ? » il est préférable pour le disciple de trouver ce qui est le plus utile pour son Maître et pour lui-même : travailler avec l’amour et la lumière. Et il n’a pas non plus à se demander si son Maître est plus grand ou plus petit que tel autre. Ce n’est pas cela qui le fera évoluer. Ce qui le fera évoluer, c’est son travail et sa fidélité à l’égard de son Maître.
L’Intelligence cosmique a donné à toutes les créatures dans l’univers un son déterminé, elle les a accordées pour qu’elles puissent former une symphonie dans l’immensité. Il n’y a que sur la terre, malheureusement, que cette symphonie n’existe pas, parce que les humains ont quitté cet état d’innocence dans lequel Dieu les avait créés et ils n’arrivent plus à vibrer à l’unisson de l’harmonie universelle. Ils n’y arrivent pas parce que leur conscience est limitée, centrée sur leur personnalité, leur nature inférieure, qui ne leur inspire que des réactions égoïstes, intéressées, passionnelles. Le jour où ils commenceront à sortir des limites de leur nature inférieure pour entrer dans l’immensité de leur nature supérieure, ils vibreront en accord avec tout l’univers. Et à cause de cet accord ils recevront les meilleures influences du cosmos, car ils auront rétabli le canal pour que les énergies célestes puissent circuler et venir les visiter.
Le Seigneur n’attend pas que nous réalisions son Royaume en haut, où il est déjà fondé depuis la création du monde ; Il nous demande de le réaliser sur la terre, parmi les humains, en sachant manifester les vertus divines. Tous les grands Maîtres, les Initiés savent qu’ils sont venus sur la terre pour travailler à la réalisation du Royaume de Dieu. Donc, les enseignements qui incitent les humains à abandonner la terre, sous prétexte qu’elle est une vallée de larmes et que leur véritable patrie est ailleurs, ne sont pas conformes aux projets de Dieu. D’après ce que nous savons et ce que les grands Initiés nous ont enseigné, le désir et le plan de Dieu, c’est la réalisation de son Royaume sur la terre. L’homme doit travailler sur la matière, la rendre sensible et subtile pour qu’elle puisse vibrer en harmonie avec le monde de l’esprit.
La science a pris depuis trop longtemps le chemin de l’analyse : séparer, couper, disséquer… Bien sûr, il est nécessaire de temps à autre d’analyser tel ou tel point de détail, mais la synthèse est la seule méthode vraiment utile et riche, parce que seule la synthèse vivifie ; avec l’analyse, on se limite, on se rétrécit de plus en plus. On peut donc dire que l’analyse tend vers la mort, alors que la synthèse tend vers la vie… Une preuve : que fait la mère ? Pour former son enfant, elle rassemble des milliards d’éléments : l’enfant, c’est cette synthèse vivante qui bouge, qui mange, qui parle. Plus tard, quand l’heure de l’analyse arrive, chaque particule du corps s’en va rejoindre la région d’où elle est venue : la terre, l’eau, l’air, le feu… Exactement comme les lettres retournent aux casiers du typographe. Donc, si vous vous acharnez toujours à analyser, à disloquer, à démonter les choses et les êtres, vous marchez vers la mort, la mort spirituelle.
Qu’est-ce en réalité que le travail de la pensée ? En nous, autour de nous existe une matière subtile mais inorganisée, car elle n’a pas encore reçu de formes. C’est sur cette matière que notre pensée a des pouvoirs, et c’est donc à nous de la prendre comme une pâte à modeler afin de devenir des créateurs dans le monde de la beauté, de l’harmonie et de la lumière. Ce que l’homme crée dans le plan matériel est important bien sûr, mais infiniment plus importantes sont ses créations psychiques, et c’est sur ces créations qu’il est jugé par le Ciel. La majorité des humains, qui ne maîtrisent pas leur pensée, peuplent l’espace de créatures monstrueuses, diaboliques qui vont partout propager le mal. Le disciple, au contraire, qui connaît les pouvoirs de la pensée, tâche de ne produire que des créatures bénéfiques qui iront porter la paix et la lumière partout dans le monde.
Seule la beauté peut nous sauver. Pas cette beauté physique des hommes et des femmes qui nous entraîne justement dans les passions et les tragédies. La beauté qui peut nous sauver est la beauté spirituelle. Par la méditation, par la contemplation nous devons chercher à sentir cette beauté, à nous en revêtir, à nous en imprégner car c’est elle qui nous préserve de la beauté trompeuse. Mettez à un enfant un costume neuf, il n’a pas besoin d’être très intelligent pour sentir qu’il ne doit pas tacher ses vêtements en jouant dans le ruisseau. De la même façon, quand vous avez réussi à atteindre le monde de la véritable beauté, qui est pure lumière, et que votre aura est imprégnée de cette lumière, vous n’avez plus aucune envie d’aller vous plonger n’importe où pour salir ce magnifique vêtement. C’est donc cette beauté qui vous sauve. Mais évidemment, tant que vous vous sentez comme celui qui, vêtu d’une salopette, patauge dans la boue, le fumier ou le cambouis, vous ne reculerez devant aucune saleté, aucune impureté.
Celui qui est parvenu à allumer son cierge, son esprit, ainsi que sa veilleuse, son âme, à la flamme céleste, peut allumer d’autres esprits et d’autres âmes autour de lui. Comme dans les églises orthodoxes le matin de Pâques, où chacun allume sa bougie à la flamme de celui qui est à côté de lui. Ces cierges qui s’allument les uns après les autres, c’est extraordinaire, on dirait que le feu est en marche… jusqu’au moment où l’église est remplie d’une multitude de petites flammes ! Donc, que tous ceux qui ont déjà leur cierge allumé essaient au moins d’allumer celui de leurs parents, de leurs amis, de leurs enfants. Pourquoi garder la lumière seulement pour soi ? Ici, on vous apprend à allumer votre cierge, mais c’est aussi pour que vous en allumiez d’autres ; et c’est pour cela qu’il faut apprendre à entretenir la flamme.
Si l’on s’en tient aux apparences, en se plaçant du point de vue géocentrique, on observe que c’est le soleil qui se lève, qui se couche et qui tourne autour de la terre. Ainsi, tous ceux qui se sont habitués à observer, à raisonner et à tirer des conclusions à partir des apparences, se trompent. Leur science, leur philosophie sont erronées parce qu’ils les ont fondées sur l’illusion que le soleil tourne autour de la terre – symboliquement parlant. Tandis que ceux qui parviennent à quitter le point de vue géocentrique pour le point de vue héliocentrique, qui savent se placer sur le soleil, afin de tout regarder depuis le soleil, ceux-là voient la vérité. Vous direz : « Mais nous savons tous que c’est la terre qui tourne autour du soleil ! » Oui, vous le savez théoriquement, mais en pratique vous faites comme si c’était le soleil qui tourne autour de la terre. Voilà pourquoi je vous répète : « Travaillez chaque jour à trouver le soleil en vous, c’est-à-dire la partie divine de vous-même, et vivez là, regardez et agissez de là, et vous serez dans la vérité ».
Vous ne devez pas vous laisser aller à vos sympathies et antipathies, mais apprendre à les utiliser. Quand quelqu’un vous est sympathique, pensez à lui pour vous réjouir et prendre courage. Oui, quelqu’un de sympathique agit favorablement sur vous, et profitez donc des bonnes dispositions dans lesquelles il vous met. Vous direz : « Et avec quelqu’un d’antipathique, que faire ? » Eh bien, là, exercez-vous, dites-vous : « À nous deux, maintenant, il faut surmonter ça ! » Essayez, et vous verrez combien vous deviendrez fort et puissant. Oui, il y a toujours des occasions qui se présentent à vous pour vous renforcer. Pourquoi ne les utilisez-vous pas ? Vous vous en tenez à vos sentiments de sympathie ou d’antipathie… Eh non, c’est insuffisant, il faut savoir que ce sont des impulsions qui naissent en vous, non pour que vous vous abandonniez, mais pour que vous les utilisiez intelligemment et les fassiez servir à votre évolution.
L’âme et l’esprit de l’homme sont d’essence divine, et ils se connaissent et se manifestent comme tels en haut, dans le monde qui est le leur. Mais il faut qu’ils se connaissent et se manifestent aussi en bas, à travers la matière, c’est-à-dire à travers le corps physique. C’est là le plus grand mystère de l’existence humaine. II est symbolisé par l’image du serpent qui avale sa queue : la tête, c’est le Moi supérieur, l’esprit ; et la queue, c’est le moi inférieur, la matière. La tête avale la queue, cela veut dire que l’esprit travaille sur la matière pour pouvoir se manifester à travers elle. L’esprit qui est en haut, qui est omniscient, tout-puissant, doit pouvoir se regarder à travers la matière comme dans un miroir. Voilà le but de l’Initiation : transformer la matière pour qu’elle puisse renvoyer à l’esprit sa propre image.
On élève des statues aux hommes et aux femmes que l’on considère comme des bienfaiteurs. Parce qu’ils ont sauvé la patrie ou découvert des vaccins, qu’ils ont été de grands poètes, de grands philosophes, etc., on les place sur un piédestal. Et on a raison, bien sûr, je ne dis pas qu’il faut leur enlever leur gloire. Pourtant, je trouve que ceux à qui nous devrions dresser les plus belles statues, c’est à nos ennemis… Mais oui, ce sont eux nos véritables bienfaiteurs : grâce à eux, nous sommes obligés de devenir plus vigilants, plus intelligents, plus patients. Vous trouvez que ce n’est pas sérieux ? Eh bien, trouvez ce que vous voulez, mais tout de même tâchez de réfléchir un peu à cette idée : souvent nos amis nous endorment, tandis que nos ennemis nous bousculent. Vous direz : « Mais c’est affreux, ils vont nous anéantir ! » Non, si vous avez un haut idéal et le désir sincère d’avancer, vous recevrez le savoir et la force d’utiliser tous les obstacles que vos ennemis mettent sur votre route. Ces obstacles seront comme des échelons qui vous permettront de monter de plus en plus haut
Celui qui veut sincèrement apprendre à vivre dans une collectivité spirituelle produit des changements bénéfiques dans sa conscience. Il comprend qu’il ne peut agir égoïstement, d’une façon désordonnée, car cela entraînera fatalement des désordres et des heurts ; il s’efforce au contraire de s’accorder avec les autres, et il fait des progrès à cause de cette synchronisation avec la collectivité. Et comme cette collectivité elle-même tend à être en harmonie avec l’autre collectivité, la collectivité cosmique, elle installe de bonnes choses dans celui qui travaille à vivre en conformité avec ses règles. Donc, en tâchant de s’harmoniser avec les autres, de vivre une vie plus désintéressée, plus large, plus universelle, l’être humain s’enrichit énormément, car il entre en contact avec l’Intelligence cosmique et reçoit ses bénédictions.
Quand l’enfant forme son corps physique dans le sein de sa mère, il appelle à lui, dans l’au-delà, sa famille invisible, qui est très nombreuse, pour qu’elle l’aide dans cette construction. De tous les côtés arrivent donc des parents, des grands-parents et même de lointains ancêtres qui se mettent à l’ouvrage. Voilà pourquoi le corps physique est conditionné par l’atavisme, l’hérédité. Et cette hérédité peut être saine ou maladive. Toute une génération, parfois plusieurs participent à la construction du corps de l’enfant, qui est donc le reflet, la synthèse de ces générations d’êtres échelonnés sur des siècles et des millénaires. C’est pourquoi il est si difficile d’échapper à l’atavisme, à l’influence d’une famille. Seul le disciple dans une École initiatique, qui est instruit de la toute-puissance de l’esprit sur la matière, arrive peu à peu à changer son hérédité.
Le seul véritable créateur est celui qui crée par la pensée, car c’est dans le plan mental que les choses se créent. Dans le plan physique on ne crée pas, on copie, on imite, on bricole. La véritable création a lieu dans le monde spirituel. Donc, même s’ils commandent à la matière, s’ils la dirigent et l’obligent à travailler pour eux, tous ceux qui n’ont pas compris cette vérité se nivellent avec la matière, ils descendent à son niveau et ils perdent donc leur pouvoir de s’imposer, ils perdent leur force magique. Voilà pourquoi je vous dis : si vous voulez devenir un créateur véritable, une puissance formidable, apprenez à vous servir de votre volonté, de votre pensée, de votre esprit, pour façonner les situations et les événements de votre existence.
N’attendez jamais que je vous présente d’autres sujets que ceux qui touchent la nouvelle vie. Si ces sujets ne vous plaisent pas, tant pis, vous pouvez aller chercher ailleurs ce qui vous intéresse, mais de moi vous entendrez toujours le même sujet : la nouvelle vie, comment la respirer, la manger, la boire et la rayonner, car c’est le plus important, et c’est là-dessus que je me suis arrêté. C’est en vivant cette nouvelle vie que toutes les autres sciences se découvriront un jour à vous. Dans les moindres actes de la vie quotidienne vous pouvez voir des correspondances avec l’astrologie, l’alchimie, la Kabbale, la magie. Dans la respiration vous retrouvez l’astrologie ; dans la nutrition, l’alchimie ; dans la parole et le geste, la magie, et dans la pensée, la Kabbale. Apprenez donc comment manger, respirer, agir, parler, penser, et vous posséderez les bases de ces quatre sciences sacrées.
Le symbole de Mercure O est formé par le disque solaire surmonté d’un croissant de lune, et avec le signe +, symbole de la terre, mais également celui de l’addition en arithmétique. Pour les alchimistes, ce symbole représente aussi les quatre éléments : deux éléments masculins et deux éléments féminins. La Lune ( représente l’eau, le Soleil ( le feu, le signe plus + la terre, et Mercure lui-même représente l’air. Le Soleil et la Lune donnent donc naissance à l’enfant, Mercure, la pierre philosophale qui est pour les alchimistes le symbole de la véritable transformation de l’homme.
Il est préférable de toujours donner un but au travail spirituel. Alors, dites-vous : « Je médite, je prie pour la réalisation de telle ou telle chose. » Oui, indiquez la raison, afin que les forces que vous projetez ne se perdent pas en partant dans toutes les directions, mais soient orientées vers un point précis. Ainsi vous deviendrez peu à peu maître de votre pensée. La pensée est très difficile à apprivoiser, à soumettre, elle est comme un cheval sauvage. Dans beaucoup de livres hindous on entend des yogis se plaindre : « Oh Indra, qu’il est difficile de soumettre la pensée ! Autant essayer de faire une corde avec du sable ou de lier le vent. » Mais en s’exerçant tous les jours, et en lui donnant un but, on finit par rendre la pensée docile et surtout agissante.
Pensez à préparer les conditions pour que l’Intelligence cosmique puisse vous visiter et travailler sur vous, car sans arrêt, elle envoie dans l’espace des rayons, des particules, afin de vous pénétrer pour vous rendre meilleur. Oui, il faut que vous le sachiez : si vous ne vous améliorez pas, c’est que vous ne faites rien pour permettre à l’Intelligence cosmique de pénétrer en vous. Par vos faiblesses, vos impuretés, vous fabriquez peu à peu une carapace qui vous rend imperméable à son influence. Pour briser cette carapace, vous devez faire un travail de purification, de renoncement. Chaque renoncement à un vice, à une habitude pernicieuse, ouvre une porte pour le monde lumineux. Puisque tellement d’amis du monde invisible veulent vous aider, pourquoi devez-vous les en empêcher ? Ouvrez votre cœur, votre âme, dites : « Bienvenue, esprits lumineux, j’ai besoin de vous, entrez, purifiez-moi, donnez-moi votre lumière ! »